Dans la peau d’un Responsable Digital ou Chief Digital Officer

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A l’initiative de cette demande d’interview il y a Cécile Vienne (rédacteur web) missionné par l’école de commerce Iscod dans le cadre de la création d’un guide métier dans le domaine du digital. C’est dans cette optique qu’IsCod a  sollicité Mr Soufiana Kaba en sa qualité de Directeur Digital appelé aussi Chief Digital Officer ou Head of Digital, pour aider à dresser un parcours et un profil afin d’éclaircir les futurs apprenant sur la marcher à suivre dans l’évolution d’une carrière digitale vers le métier de responsable digital de plus en plus plébiscité.

Iscod n’est plus à présenter, c’est une référence en terme Digital Learning pour nos jeunes, c’est une école de commerce 100% en ligne, 100% en alternance et 100% gratuite. C’est une école qui à penser et mis en œuvre avec succès la formation nouvelle génération avec de réels tremplin vers l’emploi dans le digital.

Nous espérons que cet interview vous guidera dans vos choix de formation pour devenir un  reponsable digital de demain !

Voyons le contenu de l’interview entre Céline Vienne (rédacteur Web) et Soufiana Kaba (responsable digital)

Pouvez-vous nous parler de votre métier de responsable digital?

Je suis Chief Digital Officer dans le domaine du retail pour le groupe Huber qui possède plusieurs grandes marques Européenne de vêtements pour hommes et femmes, parmi ces marques qui existent depuis plusieurs années nous pouvons citer HOM, HANRO et SKINY. Ces marque ont su prendre le virage du digital en partie sous mon impulsion. Je travaille sur différents projets avec pour objectif de faire vivre la stratégie de croissance digitale du groupe.

Comment êtes-vous devenu Chief Digital Officer  ?

J’ai un parcours atypique : initialement j’ai fait un Business Administration en Associate Degree en Floride aux États-Unis (équivalent bac +2, DUT ou BTS). Je suis rentré en France en 2 000 et j’ai commencé par occuper des postes de conseiller de ventes d’abonnement téléphonique et de logistique. J’ai ensuite travaillé en tant que formateur média IP chez France Télécom avant de faire une formation de concepteur digital, donc de webmaster et je me suis mis en freelance. Je m’occupais de toutes les étapes de la création d’un site internet jusqu’à sa promotion. J’ai fait cela pendant plus de 3 ans puis, comme j’adore les formations (rire), j’ai fait une formation de développeur intégrateur web cette fois. 

Cela m’a permis de devenir chef de projet webmaster chez Corsair. Je me suis à nouveau formé dans la gestion de projet digital et j’ai lancé ma deuxième boîte (qui a bien fonctionné). Je m’occupais des stratégies e-commerce et digital, des sites corporate ou de vente de TPE, PME et grands comptes.

Après quelques années, j’ai saisi une opportunité de chef de projet digital chez Hom pour accompagner le lancement de leur site e-commerce. C’est un vrai cas d’école, pour moi, car on est passé de zéro à plus de 2 millions de volume d’affaires en peu de temps. Tous les postes sur lesquels j’ai évolué chez eux, je les ai créés moi-même, car c’était l’évolution logique.

J’ai donc commencé par du commercial et aujourd’hui je travaille sur les aspects stratégie, managériale, budgétaire, formation et, dans une moindre mesure la data science (j’adore !). 

Existe-t-il une journée type pour vous ?

Les journées ne se ressemblent jamais, mais il y a quand même des automatismes quotidiens. Par exemple, le matin je commence par faire un reporting quotidien sur le chiffre d’affaires. Je regarde les KPI (indicateurs de performance) e-commerce et j’identifie les points de blocage et d’amélioration. L’objectif est, bien entendu, d’augmenter le chiffre d’affaires.

Je réalise le dispatching des tâches auprès des équipes : service client, envoi, merchandising, je regarde la disponibilité des produits mis en vente… Je gère également la coordination des prestataires extérieurs : les agences, les freelances, éditeurs de logiciel et autres…

Au quotidien, je m’occupe des corrections et j’apporte des solutions sur des problématiques de production, de  bugs techniques liés à l’e-commerce (le stock, les clients, les paiements…) et je fais de l’animation commerciale pour m’assurer que les offres soient en cohérence avec le réseau de revente  multicanal, en relation avec les commerciaux.

Finalement, toutes ces missions arrivent au fil de l’eau et, à la fin de la journée, je n’ai pas touché à ma check-list des fois (rire).

Quelles sont vos missions principales ?

J’ai trois missions principales :

–          Définir la stratégie digitale des canaux de vente et des process internes,

–          Garantir le chiffre d’affaire généré sur les tous les produits digitaux : site e-commerce (btob et btoc), les Marketplace, les plateformes de retailers.

–          Assurer la rentabilité du business unit e-commerce

Je suis un touche-à-tout dans mon métier : gestion de stock, optimisation du service client, e-marketing, acquisition, réseaux sociaux, analyse de data (comportement client, KPI…).

Je suis aussi référent IT au sein du groupe : je gère le budget et je fais remonter les problèmes rencontrés.

Quelles sont les qualités que vous mobilisez pour ce poste ? 

Beaucoup de passion et de la curiosité dans le domaine du digital au sens large. Il ne faut pas avoir peur d’aller chercher l’information : aujourd’hui, sur Internet, tout est disponible. Sur la partie management et business, l’écoute est une qualité importante : des équipes, du marché, des opportunités, des tendances… Il faut aussi être cool et savoir fédérer sur un projet. C’est hyper important.

Concernant l’aspect technique, c’est la rigueur et la patience qui priment, mais aussi la méthodologie : il peut y avoir beaucoup de projets qui arrivent en même temps et il est facile de se sentir dépassé.

Si vous deviez définir votre métier en un mot ? 

Je donne deux mots : la passion et l’apprentissage permanent. C’est très important dans nos métiers, car cela évolue continuellement.

Chaque métier a son jargon, quel est le vôtre ?

Je suis très anglophone et cela m’amuse d’entendre des gens qui ne parlent pas anglais utiliser des anglicismes, alors qu’il pourrait dire le même mot en français (rire).

Mais, oui, il y a beaucoup de jargon KPI, SEO, SEA, ROAS, AI, Trend, affiliation, acquisition de trafic, conversion… Bref, il y en a beaucoup ! Je ne les utilise qu’avec des personnes qui les connaissent, car je n’ai pas envie de noyer le client. Je suis davantage dans la pédagogie.

Si vous ne deviez donner qu’un seul conseil pour réussir ? 

Avoir une vision. C’est peut-être un peu « bateau », mais, quand je suis arrivé chez Hom, mon objectif était d’atteindre le million. C’est cette vision-là qui m’a guidé dans la mise en place des projets et qui a rendu le boulot intéressant.  

Une anecdote à nous raconter ?

Un jour, un client a appelé le service client pour se plaindre et a demandé à parler au responsable. Lorsque je l’ai pris au téléphone et il m’a expliqué qu’il n’en pouvait plus, car, depuis quelques jours, il y avait un homme nu en boxer qui le suivait partout sur Internet (comme nous vendons beaucoup de caleçons, il y a des mannequins sur nos fiches produit qui portent des caleçons, boxer ou slips). Il m’a dit : “Il y a un mannequin sur votre site et, à chaque fois que je change de site, il est toujours là. Maintenant ça suffit, hein ! ».

Je lui ai expliqué qu’il s’agissait d’une publicité, rien de grave, mais que nous allions essayer de résoudre le problème. Il m’a répondu : « Oui, mais vous comprenez que ça peut être embêtant d’avoir un homme nu tout le temps sur son ordinateur ». C’était très drôle, un super moment ! J’ai ensuite couper une partie du retargeting qui le ciblait, bien évidement c’était avant la RGPD et les choses sont plus faciles aujourd’hui.

Plus sérieusement, j’avais pensé à une autre anecdote plus business : il y a quelques années (je venais d’arriver), j’ai mis en place le premier Black Friday dans l’entreprise. Les chiffres ont explosé et nous avons fait 20 % du chiffre annuel en trois jours. C’était cool : tous les membres de l’équipe, du DG à la femme de ménage, sont descendus pour faire les expéditions. J’étais heureux, car, pour moi, c’était une belle réussite.

Crédit photo : Photo de Canva Studio provenant de Pexels

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